L'ensemble de 12 fontaines est établi entre 1863 et le début du 20e siècle. 11 sont édifiées à Raon l'Etape et une à La Neuveville.
"La première délibération date du 10 mai 1863 (cout de la fontaine : 1300F), la seconde du 25 novembre de la même année (installation en 1864). Le 24 mai 1865, une troisième concerne la commande de quatre nouvelles fontaines bronzées. Une autre du 15 mai 1884 indique la référence : celle de la Fontaine du Bonheur achetée au Val d'Osne (modèle Ducel) pour un montant de 2300F. […] Entre 1900 et 1902, la commune voisine de La Neuveville-lès-Raon, rattachée à Raon-l'Etape le 1er janvier 1947, fit l'acquisition de Diane Chasseresse."(extrait de Raon l'Etape, secret d'archives de Guy Desrues, dans Fontes n°80. ASPM - janvier 2011).
Il semble qu'une treizième fontaine au Cygne à Raon ait disparu au cours du 1er quart du 20e siècle.
Ce projet vise à multiplier les points d’eau dans la ville pour améliorer la qualité de vie et l’hygiène, mais aussi pour parer aux incendies qui ont fait des ravages les décennies précédentes, notamment celui de 1860 dans le faubourg des Maisons Rouges. C'est aussi l'occasion d'embellir et de démontrer la richesse de la commune, issue de ses forêts et commerces.
L'écrivain Louis Sadoul annonce dans « Une petite ville vosgienne – Raon l'Etape de ses origines à 1918 » (Édition du syndicat d'initiative de Raon l'Etape 1934), que la commune s’adresse à monsieur Brochon, industriel à Donjeux (52) en 1859 pour la commande de fontaines. Toutefois il est difficile de dire s'il a juste été consulté, ou s'il a fourni des pièces simples pour les fontaines-abreuvoirs.
En tout état de cause, les 12 fontaines sont toutes réalisées par la Maison Ducel et la fonderie d'Osne-le-Val, qui rachète en 1878 les modèles de « J. J. Ducel et fils ». Toutes différentes (seul le groupe des 3 enfants dansants est repris sur les fontaines des trois Coliches et du Bonheur), elles ont pour modèle soit des statues antiques conservées au Musée du Louvre ("Diane de Versailles" attribuée à Léocharès ; "Diane de Gabies", d'après une œuvre de Praxitèle), soit des créations de sculpteurs
contemporains : "La Liberté" ou "L'Amazone", "La Concorde" et "L'Automne" par Eugène Louis Lequesne (1815-1887) ; "La chèvre renversant une ruche" attribuée à Christophe Fratin (1801-1863) ou à Pierre Louis Rouillard (1820-1881).
La plupart sont bien conservées, mais certaines ont été abîmées lors des deux guerres mondiales et présentent des traces de fractures de la fonte (fontaine des 3 Coliches), de restitution (fontaine de l'Enfant et le cygne) ou de remplacement (statue de la fontaine des 4 lions).
Progressivement "oubliées" dans le paysage quotidien, elles sont remises en valeur dans les années 1990. Les griffons de la Fontaine des Quatre Lions, la plus imposante de la ville, sont utilisés comme symbole de la ville. Les 11 fontaines de Raon-l'Etape sont inscrites à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques le 19 décembre 1986, puis classées le 15 septembre 1995 (cf. PA00107242).
Elles sont mises en lumière en 1999.