La présence protestante est attestée à Raon-l’Etape au 17e siècle (3 familles) puis au 19e siècle. Après 1871 et l’annexion de l’Alsace et de la Moselle, des optants principalement de la Confession d’Augsbourg vinrent s’établir et demandèrent dès 1871 l’autorisation d’utiliser une salle de la mairie pour tenir des assemblées. En 1884, la Société centrale d’Evangélisation du Nord créa un poste pastoral qui fut pourvu par Genthon (ou Genton), pasteur réformé de nationalité suisse. Dès lors la paroisse fut rattaché à celle de Saint-Dié et quoique de culte réformé, elle conserva certains usages luthériens. En 1888, le conseil presbytéral de Saint-Dié acquiert un terrain propriété de la ville de Raon-l’Etape et lança une collecte auprès un notairede Saint-Dié.La communauté fit appel en 1888 à Félix Paumier. Les devis et plans du temple de Raon furent rendus en mai 1888. Les travaux furent exécutés par l’entrepreneur Heili la même année et s’élevèrent à 15 590 francs.La peinture fut confiée à J. Schnell et la menuiserie à Jean Redelberg,tous deux de Raon-l’Etape. Dans la maçonnerie auraient été repris les moellons issus de la démolition de la maison Prud’homme, ancien oratoire de la communauté juive de la ville (trad. orale). L’inauguration eut lieu le 7 avril 1889. La réalisation était conforme aux projets à l’exception des remplages des baies simplifiés et des fonts baptismaux qui ne furent jamais posés.
En 1901 ; grâce aux collectes faites dans les Vosges, en France (Paris, Lyon) et en Alsace (Rothau, Wasselonne, Strasbourg) et aux dons du Gustav Adolf Werk, le presbytère fut construit à gauche à côté du temple. Il fut orné d’une inscription latine aujourd’hui disparue : Soli Deo gloria (Gloire à Dieu seul).
En 1952, 1958, puis en 1964-1966, des travaux de restauration du temple et du presbytère sont conduits avec une aide financière du Gustav-Adolf- Werk puis de la paroisse de Güttingen (Sarre) qui offrit l’aide de son architecte, l’orgue et les bancs. Une salle paroissiale dite « foyer paroissial » est construite derrière le chevet. L’aménagement du chœur est alors profondément modifié : la chaire centrale est supprimée, l’organisation spatiale se fait autour de la table de communion à droite de laquelle est dressée une petite chaire et à gauche de laquelle est installé l’orgue selon une disposition qui correspond à la réforme liturgique ouverte dans les églises protestantes depuis les années 1950 et déjà manifestée localement par la réorganisation intérieure du temple de Saint-Dié (1956) ou d’Epinal (1958).
Après 2000, le presbytère est vendu. Lors de l'enquête, la communauté protestante s’étend de Senones à Raon-L’Etape et à Baccarat (Meurthe-et-Moselle) et comprend une centaine de familles.